DE LA VILLE DE PARIS.
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pour adviser sur le renouvellement des baulx des maisons du pont Nostre Dame, sont comparuz, Messieurs :
«Continuation sera faitte auxdictz anciens loca­taires de leurs baulx desdittes maisons, à compter du jour S'Jehan Baptiste prochainement venant jusques à neuf années, moiennant le pris et somme de cent livres lournois, et de paier la somme de cent livres tournois, chacun, em prenant nouveau bail desdittes maisons, asscavoir : comptant .L. livres, et pareille somme de .l. livres dedans le jour Sainct Jehan Baptiste prochainement venant, sans diminution du­dict louaige, pour emploier en l'acquit du domaine d'icelle Ville; et oultre, à la charge de fere fere à leurs despens toutes et chacunes les reparations con­tenues et declairées au rapport des Maistres des OEuvres de laditte Ville, asscavoir: les menues de­dans six mois, et les grosses dedans ung an, le tout prochainement venant."
L
le president Le Charron, Prevost des Marchans;
Eschevins;
d'Aubray, Parfaict,
president Guiot, i
Marcel,
Le Lievre,
de Chomedey,
de Cressé,                > Conseillers.
de Jummeauville,
Aubery,
Le Breton,
de S' Germain,
Sur quoy, la matiere mise en deliberation, et oy sur ce les locataires anciens dudict pont Nostre Dame pour ce mandez ;
et veue la requeste par eulx presentée à laditte Assemblée, a esté conclud, advisé et deliberé que :
"Et pour obvier à l'advenir à la difficulté du paie­ment de ce qui est deu à l'appoticaire et espicier de laditte Ville, a esté advisé que les droitz desdictz sieurs Conseillers de laditte Ville seront changez et commuez en autres droictz de gettons d'argent ou aultres, telz qu'ilz adviseront au lieu de ceulx de dragées, ypocras et cire qu'ilz ont accoustumé avoir par chacun an f1'.»
CCCLXXXVII. — [Siege de Luzignan; Premieres lettres de Loys de Bourron.]
Reçues après le 24 octobre 1574. (Fol. 35i v°.)
Du camp devant Luzignan, 2 4 octobre. Messieurs, "Ayant assemblé jusques à environ soixante mil­liers de pouldres, tant de celles dont il vous avoit pleu me secourir P' que de tous les autres endroictz où j'avois peu en recouvrer, je pensois que cella seroit suffisant pour avoir la raison du chasteau de Lu­zignan que je tiens assiégé^. Toutesfois, encores que je y aye faict tirer jusques à quatre ou cinq mil coups de canon, je ne congnois poinct qu'il y ait moyen de le pouvoir prendre d'assault, pour la grande forte­resse dont il est composé et l'oppiniastreté de ceulx
de dedans, si non qu'il y en soict encores tiré presque aultant.
"Et pour ce que laditte place est de telle impor­tance que de la reduction d'icelle deppend la liberté de toute ceste province, dont il ne fault pas aussy s'attendre de recevoir les deniers des tailles et autres subeides du Roy Monseigneur, qu'elle ne soit pre­mierement mise en son obeissance, et que je suis résolu de ne lever ce siege que je ne l'y veoye re­duitte : ce qui m'est impossible fere, sans ung nou­veau secours desdittes pouldres, je n'ai sceu à qui m'adresser mieulx que à vous pour le recevoir.
") En marge de cet alinéa, le Registre porte la notule : hic. — La commutation ici visée fait l'objet d'une délibération spéciale, rapportée plus bas sous la date du 15 novembre, art. CCCC.
<s) Le Registre n'a pas gardé trace de ce premier envoi de poudres, auquel il est fait allusion dans le passage présent.
(3> Luzignan, en Poitou, possédait un château réputé imprenable, dont la légende attribuait la construction à la fée Mélusine. Située sur une montagne, entourée d'autres montagnes qui servaient à la défendre, cette place fut surprise par Teligny pour le parti des Religionnaires en 156g, et resta en leur pouvoir jusqu'en 1575, que Louis de Rourbon s'en empara après un siège de quatre mois. Les détails : donnés' dans les lettres de ce prince montrent assez l'importance de cette forteresse et le prix de sa conquête : voir aux articles ci-dessous CCCCXXI, CCCCXXI1I et CCCCXXV, où l'on trouvera quelques détails bibliographiques sur ce sujet.